Les Amazones
de Josée Marcotte
Un roman d'anticipation
post-féministe...
Genre(s) : roman, anticipation
Date de parution : 2012
Pages : 96
Quatrième de couverture :
À l'aube du millénaire post-capitaliste, le monde est en guerre. Dans un caverne sombre de la forêt bordant le grand fleuve, deux Amazones se cachent. De qui, de quoi? Depuis leur naissance, elles n'ont connu que l'emprise de leurs dirigeantes, les manœuvres militaires, les purges et les catharsis, la mémoire scellée par le babil quotidien, et la Loi du ventre vide. Une vie à sens unique au nom du combat contre l'Autre, le clan des hommes. À distance du chaos, Morphale rapporte ce qu'elle a vu, alors que Tirésia se souvient de ses sœurs d'armes : Julianna, Malanie, Emrala, Vania, Tori, Lizgoth, Bérénice, Artémise... L'histoire tragique et tourmentée de notre époque imprègne Les Amazones, allégorie politique actualisant le thème antique des femmes guerrières, qui raconte que la frontière entre les sexes est parfois un front, une zone d'affrontement. L'auteure fait le portrait de femmes d'essence post-féministe vivant au sein d'une société autarcique où un ordre, en apparence immuable, les rend identiques et interchangeables, stériles et insensibles. À la fois singulière et plurielle, la prose de Josée Marcotte s'enrichit de l'écho de Rimbaud, Michaux, Valéry et Volodine, et permet le glissement des préceptes du groupe vers des élans individuels, mais aussi celui du temps sacré, indéterminé par essence, vers une sécularité inquiétante, si près de nous.
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Ce roman évoque à la fois le future et le passé, car l'histoire se déroule dans un avenir dystopique où les femmes sont (re)devenues des guerrières : des Amazones. L'histoire se construit par portraits successifs des différentes femmes du clan – de la même façon que Femmes d'Apocalypses, de la même autrice. Sans vraiment être une suite, il est clair que cet autre livre, plus récent, fait écho à celui-ci. Mais l'écriture par tableau, qui m'avait semblée géniale dans l'autre roman, m'a cette fois-ci moins emballée. La trame narrative m'a semblée un peu confuse.
La conclusion du livre m'a également laissée perplexe : les femmes finissent par reproduire entre elles les hiérarchies oppressives et les attitudes guerrières d'une société patriarcale, ce qui en soi est un possible à explorer. Mais le message qui semble se dégager à la fin, soit la peur d'un renversement complet des pouvoirs, et l'insistance à démontrer qu'au fond, les femmes ne valent pas mieux que les hommes, rappellent de façon malaisante certains arguments masculinistes fallacieux.
Malgré tout, l'écriture est belle. Il y a de très bons passages. Mais je pense que le second livre, écrit une dizaine d'années après celui-ci, est plus abouti.
Les hauts : Des thèmes intéressants, une belle plume...
Les bas : Une construction originale, mais qui rend l'intrigue difficile à suivre, une morale ambiguë...
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