Les vagues
de Virginia Woolf
Une élégie créée par
une grande écrivaine
Genre(s) : roman, classique
Date de parution : 1931
Pages : 337
Quatrième de couverture :
Tandis que les vagues déferlent sur le rivage, six voix s'élèvent en contrepoint, celles de trois filles et de trois garçons, qui parlent dans la solitude, se racontent, s'entrelacent, et pleurent la mort de leur ami Percival.
Ce livre n'est pas dans le droit fil des ouvrages qui, de La chambre de Jacob et Mrs Dalloway à Vers le phare, puis des Années à Entre les actes, ont fait de Virginia Woolf la romancière la plus originale du XXe siècle anglais, mais une élégie, un poème en prose, où alternent souvenirs heureux et sombres de l'enfance, communions éphémères, rencontres manquées, amour de la vie et fascination de la mort. Chaque image fait surface un bref instant, à la manière de cet aileron entrevu un jour sur la mer vaste et vide, source de terreur et d'extase. Les vagues, de leur grondement sourd et éternel, referment le livre comme elles l'avaient ouvert.
C'est un chef-d'œuvre! La façon dont l'auteure est parvenue à raconter une histoire sans raconter d'histoire est géniale! Les voix des six narrateurs alternent, arrivent et repartent — comme des vagues! —, et on se retrouve submergé à l'intérieur de l'inconscient de chacun d'eux; dans leurs souvenirs, dans leurs sensations, et finalement, on découvre les événements de leurs vies par une accumulation de petits moments et de pensées.
C'est une élégie du temps qui passe, profondément triste et vraie, qui nous apprend qu'au fond, on a très peu d'emprise sur la vie qui s'écoule, qu'on traverse en se laissant porter par le courant. Qu'on se raconte une "histoire" de ce qu'est notre vie, mais qu'au fond, ce qui fait qui on est, ce n'est pas la succession des événements, mais plutôt de petites choses : des images, des souvenirs, des rêves... Elle nous dit aussi que nous sommes tous incroyablement seuls, parce que tellement différents les uns des autres; mais qu'en même temps, nous sommes ensemble et indissociables.
Ce n'est pas un livre facile à lire, surtout au début. Il faut accepter de lâcher prise et de larguer les amarres, accepter d'être emporté au large, loin de la terre ferme, de se laisser bercer par des vagues de poésie, de se noyer dans des mots magnifiques...
Les hauts : Une prose lyrique unique à la sensibilité exacerbée, qui frappe l'imagination et y laisse une impression indélébile...
Les bas : Un texte magnifique, mais qui n'est peut-être pas à la portée de tous les lecteurs...
5 raisons de le lire :
1. Pour quitter les rives de la réalité et prendre le large
à bord d'un navire de papier
2. Pour vous plonger avec nostalgie dans vos souvenirs de jeunesse
3. Pour pouvoir utiliser beaucoup d'adjectifs en -ique :
lyrique, mélancolique, poétique, magique, onirique, unique, magnifique!
4. Pour découvrir l'immense talent d'une figure marquante
de la littérature anglaise