L'amant
de Marguerite Duras
Souvenirs d'une adolescence
en Indochine française
Genre(s) : romance, biographie
Date de parution : 1984
Pages : 142
Quatrième de couverture :
Dans L'amant, Marguerite Duras reprend sur le ton de la confidence les images et les thèmes qui hantent toute son oeuvre. Ses lecteurs vont pouvoir ensuite descendre ce grand fleuve aux lenteurs asiatiques et suivre la romancière dans tous les méandres du delta, dans la moiteur des rizières, dans les secrets ombreux où elle a développé l'incantation répétitive et obsédante de ses livres, de ses films, de son théâtre. Au sens propre, Duras est ici remontée à ses source, à sa "scène fondamentale" : ce moment où, vers 1930, sur un bac traversant un bras du Mékong, un Chinois richissime s'approche d'une petite Blanche de quinze ans qu'il va aimer.
Il faut lire les plus beaux morceaux de L'amant à haute voix. On percevra mieux ainsi le rythme, la scansion, la respiration intime de la prose, qui sont les subtils secrets de l'écrivain. Dès les premières lignes du récit éclatent l'art et le savoir-faire de Duras, ses libertés, ses défis, les conquêtes de trente années pour parvenir à écrire une langue allégée, neutre, rapide et lancinante à la fois, capable de saisir toutes les nuances, d'aller à la vitesse exacte de la pensée et des images. Un extrême réalisme (on voit le fleuve; on entend les cris de Cholen derrière les persiennes dans la garçonnière du Chinois), et en même temps une sorte de rêve éveillé, de vie rêvée, un cauchemar de vie : cette prose à nulle autre pareille est d'une formidable efficacité. À la fois la modernité, la vraie, et des singularités qui sont hors du temps, des styles, de la mode.
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C'est un récit romancé des premières expériences sexuelles de l'auteure, vécues alors qu'elle était adolescente et vivait en Indochine française au sein d'une famille monoparentale toxique, et que l'amant en question était un richissime homme d'affaires chinois de près du double de son âge.
Si l'on met de côté tout l'aspect prostitution juvénile de la chose, on peut considérer qu'il s'agit d'un roman initiatique sur la découverte de soi, de l'amour et du pouvoir sexuel, et sur l'émancipation.
Certains passages sont beaux, mais l'écriture déconstruite du roman le rend très difficile à saisir. Tout au long de ma lecture, j'attendais que les souvenirs fragmentés se clarifient et prennent un sens qui n'arrive jamais.
Cependant, le fait qu'il s'agisse d'un récit autobiographique rend l'histoire plus "acceptable" et très touchante. La narration est intense et très personnelle. Cette lecture m'a laissée un peu perplexe...
Les hauts : Une narration intimiste et immersive...
Les bas : Une structure désordonnée et une syntaxe parfois hermétique; des sujets dérangeants...