La chambre verte
de Martine Desjardins
La déchéance d'une famille bourgeoise déjantée
Genre(s) : roman
Date de parution : 2016
Pages : 262
Quatrième de couverture :
Toute maison a ses secrets, mais aucune ne les protège plus jalousement que l'auguste demeure de la famille Delorme. Avec ses soixante-sept serrures et sa chambre forte où gisent les restes momifiés d'une femme serrant une brique entre ses dents, cette véritable banque privée a toujours tenu à l'abri des retards indiscrets sont lot de biens mal acquis, de vices cachés, de rites cruels et de substances illicites. Jusqu'au jour où elle ouvre sa porte à Penny Sterling, une jeune intrigante dont les ressources n'ont d'égal que la curiosité...
Saga familiale joyeusement gothique où les vieilles filles se soûlent à l'essence de vanille, les orphelins cherchent à venger leur héritage volé et les maisons assouvissent leurs pulsions meurtrières, La chambre verte illustre, avec un humour vif et caustique, la fatalité des fortunes bourgeoises : la première génération amasse le capital, la deuxième le fait fructifier, tandis que la troisième dilapide le patrimoine jusqu'au dernier sou.
Cette histoire un peu loufoque raconte l'ascension puis la chute d'une famille bourgeoise montréalaise malsaine qui vénère (littéralement!) l'argent!
Une première génération d'entrepreneurs partis de rien travaillent toute leur vie pour créer un empire; tandis qu'une deuxième, ramassis de profiteurs et de voleurs pervertis par la richesse, se déchire pour s'approprier l'héritage; à la suite de quoi leurs enfants désabusés et vengeurs les détestent et flambent (littéralement!) le magot!
La narration est particulière et originale, car c'est (littéralement!) la maison familiale qui raconte l'histoire de ses occupants. La vieille demeure joue même un rôle actif dans les intrigues se déroulant entre ses murs! Les personnages sont exagérés, un peu comme dans un conte, et tous plus détestables les uns que les autres.
Cette mise en scène jubilatoire de l'échec du capitalisme est humoristique et fantaisiste, sans être trop légère. J'ai trouvé cette lecture assez réjouissante – (littéralement!).
Les hauts : Une critique de la société divertissante...
Les bas : L'absence de personnage central auquel s'identifier...