Beau diable
de Jean-François Caron
Un conte métaphorique
diablement malicieux
Genre(s) : roman, contes
Date de parution : 2022
Pages : 96
Quatrième de couverture :
Un homme retiré dans l'arrière-pays de Montmagny entreprend de piéger sa solitude dans les contes qu'il s'invente pour rapailler les morceaux disloqués de sa vie. Ratoureux comme tout bon conteur, il espère ainsi déjouer les épreuves qui l'ont esquinté et s'approcher de Mado, tenancière dont la peau tavelée et le grand cœur pourraient dissoudre les dernières peurs qui rôdent autour de lui. Beau Diable, chimère à sept têtes, y veillera d'une terrifiante manière...
La langue magnifique de ces vastes histoires oscille entre une parole jubilatoire et les lumières de l'écriture, entre le vrai et l'ivresse. Marchent en François des êtres fabuleux – coureurs des bois ancestraux, sauvagine taxidermiste, camionneur au long cours –, arpentant avec lui le plus précieux des chemins, celui qui remet au monde.
Ce roman conté est un piège qui commence par une voix, dans le noir...
o
Ce roman-conte prend la forme d'un monologue, dans lequel le narrateur s'adresse directement au lecteur comme à un public venu l'écouter. Il se raconte en train de raconter sa vie dans les bois, ses amours et ses peines, puis sa rencontre avec une bête de légende, une bête métaphorique mais non moins inquiétante...
Le langage du folklore québécois est récupéré pour créer un ingénieux échafaudage de niveaux de lecture et de mises en abyme, dans un style "néo-terroir post-moderne" assez étonnant. C'est une lecture à la fois simple et complexe. Un tout petit livre, écrit dans une belle parlure, qui se lit rapidement, même si l'histoire qu'il contient prend toutes sortes de détours, comme un sentier sinuant à travers la forêt.
Les hauts : Une construction très habile, ludique et intelligente...
Les bas : Une lecture assez "méta", qui pourrait laisser certains lecteurs perplexes...
5 raisons de le lire :
1. Pour découvrir le néo-terroir québécois
2. Pour avoir l'impression d'être attablé chez Mado et de faire
partie de l'histoire
3. Pour la langue aux relents vernaculaires des contes d'autrefois
4. Pour vous laisser prendre au jeu d'un livre qui s'amuse de vous autant
que vous vous amusez de lui
5. Parce qu'on a tous une bête qui sommeille en nous...