Le boucher
d'Alina Reyes
Quand boucherie et
coucherie se rencontrent
Genre(s) : érotique
Date de parution : 1988
Pages : 90
Quatrième de couverture :
Dans la boutique, derrière l'étal, le boucher lui susurre à l'oreille un désir brûlant, réveille son corps endormi, avance ses mains rugueuses et son haleine haletante entre ses jambes ouvertes. Elle se laisse enivrer par la chaleur des chairs, la nudité d'une jouissance débridée et folle, jusqu'à l'oubli de soi.
On est loin des romans harlequins : on ne cherche pas émoustiller la madame, ici! On veut choquer et passer un message.
C'est une novella érotique un peu tordue dans laquelle le dépeçage des animaux de boucherie est décrit d'une façon poétique et dérangeante, faisant apparaître un parallèle troublant entre la viande palpée par les mains expertes du boucher et la chair fraîche de la jeune étudiante engagée comme caissière pour l'été. Quand personne ne peut l'entendre, le boucher susurre des cochonneries à l'oreille de la jeune fille, troublée. Le roman joue constamment d'un mélange d'attirance et de répulsion, ce qui suscite un certain malaise, mais aussi de fortes impressions.
Comme la surlonge tranchée, le sexe est très cru! Peut-être un peu malsain et autodestructeur, mais en même temps, libéré. Plusieurs éléments de cette histoire sont problématiques, à commencer par l'idée véhiculée que les femmes aiment en secret le harcèlement sexuel qu'elles subissent au travail! Cependant, je crois que cette aventure charnelle n'est pas à prendre au premier degré. C'est une allégorie sur la perte de l'innocence et sur l'abandon total à ses désirs, qui culmine en une étrange débandade en forêt!
Je ne suis pas une grande fan de littérature érotique, mais je suis forcée d'admettre que j'ai dévoré ce livre! Ce n'est pas une lecture qui plaira à tout le monde, mais c'est vraiment bien écrit et bien construit. Les mots sont comme une lame affûtée qui vient vous remuer le fond du dedans, et en ce sens, c'est vraiment réussi. Vous ne regarderez plus jamais votre baloney de la même façon!
Les hauts : Des images fortes, une écriture maîtrisée et captivante...
Les bas : Peut-être trop littéraire pour les amateurs de romans érotiques d'une part et trop cru pour les amateurs de poésie de l'autre...
5 raisons de le lire :
1. Pour découvrir que la littérature érotique peut vraiment être "littéraire"
2. Pour être troublé, que ce soit d'une bonne façon ou d'une moins bonne!
3. Parce que Fifty Shades of Grey n'est pas vraiment votre tasse de thé!
4. Pour lire un récit initiatique très particulier...
Comments