Ce qui meurt en dernier
de Normand Chaurette
Une réécriture théâtrale du mythe
de Jack l'Éventreur
Genre(s) : théâtre
Date de parution : 2010
Pages : 48
Quatrième de couverture :
Par une soirée de pluie et de brouillard, dans le Londres mythique de la fin du XIXe siècle, une femme seule lit, à la lueur de sa lampe, un récit palpitant où s'affrontent une victime et son assassin. Dans son quartier, au même moment, rôde la silhouette menaçante d'un certain Jack l'Éventreur. Le bruit d'un moteur qui s'arrête, des pas dans l'escalier... Martha amorce un dialogue avec son prédateur où le réel et l'imaginaire s'entrelacent, où la vie côtoie la mort, où le désir épouse la peur. Véritable ou fantasmé – le doute subsiste jusqu'à la fin –, son face-à-face avec ce meurtrier légendaire ouvre dans la fadeur de son quotidien une entaille aveuglante. Martha y est à la fois lectrice, narratrice et personnage de son drame, qu'elle livre dans un texte agile traversé d'humour, et habité par l'"inquiétante étrangeté" propre à la littérature fantastique.
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Il s'agit d'un petit texte théâtral qui se lit plutôt comme une nouvelle, puisque la majeure partie de l'histoire nous est racontée par une narratrice plutôt qu'à travers des dialogues. Il y est question de Jack l'Éventreur, mais le personnage n'est qu'effleuré et demeure finalement accessoire. Le vrai sujet concerne plutôt l'impossibilité de vraiment connaître les autres, qui ne sont jamais que les personnages d'une histoire que nous nous racontons à nous-mêmes, des projections de nos fantasmes et de nos assertions, souvent bien loin de la réalité.
J'ai trouvé la réflexion intéressante et habilement menée. La forme, où la protagoniste est à la fois héroïne, lectrice et narratrice de sa propre histoire, est originale et reflète bien le thème du texte. Cela donne un drôle d'effet à la lecture, cependant, et j'ai eu un peu de mal à me laisser entraînée par le récit et par son atmosphère qui se voulait pourtant bien délétère! J'ai apprécié de petit côté tordu du personnage et l'exploration de ses fantasmes de mort, qui nous montrent qu'on ne désire pas toujours ce qu'on croît désirer!
Les hauts : Une réflexion habile, un concept bien exploité, un cadre intéressant...
Les bas : La forme théâtrale coupe toujours un peu l'élan de la lecture, ce qui nuit au suspense...
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