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Photo du rédacteurLibris Addictus

J'ai lu : "Expo habitat"


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Expo habitat

de Marie-Hélène Voyer

Une exploration poétique

du territoire québécois

Genre(s) : poésie

Date de parution : 2018

Pages : 176

Quatrième de couverture :

Elle a douze ans et autant de cabanes sur la câliboire de calvasse de câlasse de câlique de caltor de ferme, qu'elle a pourtant aimée plus que tout, sur les lignes de trappe, dans les traversées sinueuses où elle apprenait à marcher dans le noir, à dompter les pas inquiets, à habiter l'indépassable campagne.

Pour Marie-Hélène Voyer, chaque lieu est une manière d'être, une manière de dire ou de taire. À travers un pays que l'on ne construit qu'en vivant, elle propose une formidable cavale poétique tout en épivardages, élancements voyagements, enfargements et effarouchements. La voix ruse, se densifie, se transforme et s'adapte ; glisse la langue de l'enfance. Sur le mode de l'oscillation apparaissent une ruralité québécoise fascinante et angoissante, une urbanité creuse et décevante, et, ultimement, une boréalité salutaire. (texte tiré du site de l'éditeur)

Dans ce recueil, Marie-Hélène Voyer nous entraîne dans ses épivardages et ses voyagements, et nous fait visiter les lieux qui ont forgé son imaginaire. De la ferme familiale où elle a grandi jusqu'au quartier Limoilou, elle trace la topographie de son enfance et de ses errances.

Elle raconte sa jeunesse à la campagne comme on raconte la guerre. Loin d'être idéalisée, l'enfance y est dangereuse et violente. La vie à la ferme est exigeante et laborieuse. La nature y est belle, fascinante, mais dure et impitoyable. La vie rurale est également paradoxale : les grands espaces nous enferment, parce qu'on n'en voit jamais le bout; et par trop de liberté, les enfants, laissés à eux-mêmes, ne savent plus quoi faire de leur temps.

Les descriptions de la ville, dépeinte comme un endroit stérile où les mots sont creux, ne sont pas glorieuse. Il en va de même pour la banlieue, inerte et engourdie. Mais même à la ville, les mots et les images de l'enfance resurgissent constamment : les souvenirs de la campagne s'insinuent à travers les craques du béton.

Dans la dernière partie du recueil, l'autrice nous incite à prendre la fuite, à quitter les sentiers balisés, à nous ensauvager. Elle nous invite à partir sur les routes, à nous gaver de paysages, à abattre toutes les barrières, à parcourir le territoire québécois et à nous le réapproprier pour faire nôtre notre pays.

J'ai été impressionnée par la force des mots et la justesse des images. Les poèmes de Marie-Hélène Voyer nous apprennent que les lieux qu'on habite finissent par nous habiter à leur tour.

 

Les hauts : Des mots forts et des images puissantes, une représentation juste de l'enfance et de la durabilité des impressions qu'elle peut laisser dans les esprits...

Les bas : Un portrait de la ville un peu réducteur (même si les aspects soulevés méritent qu'on y réfléchisse)...

 

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