L'annulaire
de Yôko Ogawa
Une novella onirique
sur l'oubli...
Genre(s) : roman, novella
Date de parution : 1994
Pages : 96
Quatrième de couverture :
À la suite d'un léger accident de travail, la narratrice de ce récit a quitté son usine et trouvé un emploi d'assistante et réceptionniste auprès de M. Deshimaru, directeur d'un laboratoire de spécimen. Dans ce lieu étrange, ancien foyer de jeunes filles pratiquement désert, elle reçoit la clientèle avant que M. Deshimaru, en véritable maître de taxidermie, recueille, analyse et enferme à jamais les blessures et les souvenirs de ceux qui désirent échapper à leur mémoire. Sans vraiment comprendre ce qui se joue sous ses yeux, la jeune fille tombe peu à peu sous la coupe de cet homme...
Avec ce récit — assurément l'un de ses plus fascinants —, Yôko Ogawa pénètre davantage encore dans le territoire de l'envoûtement et de l'étrange, et révèle, au cœur du suspense, l'empreinte d'une douleur qui va jusqu'au fétichisme.
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L'annulaire est une novella dont l'histoire singulière, teintée de réalisme magique et d'un érotisme latent, prend place dans un décor de cabinet de curiosités et met en scène la relation tordue entre une jeune femme et son patron, une espèce de savant fou. Il y est question de désir et de fétiches, mais tout se joue dans la subtilité et le mystère. Le thème de l'objectification est notamment traité de façon très métaphorique. Je pense qu'on peut y voir une sorte d'allégorie des relations homme-femme, la symbolique de l'annulaire renvoyant après tout au mariage. Les thèmes du corps, de la mémoire et de l'oubli sont également très présents.
L'histoire est simple, mais très bien écrite. Le trouble et les sentiments contradictoires éprouvés par la jeune femme sont décrits de façon très juste. L'atmosphère est vaporeuse et un peu inquiétante, comme dans un rêve trop étrange, et inexplicablement tendue malgré un rythme lent. En peu de pages, l'écrivaine parvient à créer une intrigue captivante, un univers malsain qu'on ne peut plus quitter. L'effet est vraiment réussi.
Les hauts : Une belle écriture, une ambiance réussie, des thèmes intéressants...
Les bas : Des descriptions pouvant créer un certains malaise...
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