Les Marguerite(s)
de Stéphanie Jasmin
Une pièce de théâtre
historique et féministe
Genre(s) : théâtre, historique, documentaire, québécois
Date de parution : 2018
Pages : 106
Quatrième de couverture :
Dans un atelier, une danseuse et deux actrices viennent à tour de rôle livrer une performance. La première explore par le corps les possibles mouvements du silence, le silence d'une femme, Marguerite, pendant son procès. La deuxième vient interprété cinq témoins impromptus, cinq autres Marguerite de l'Histoire, qui esquissent les contours de l'énigmatique accusée. La dernière est une jeune fille d'aujourd'hui qui a trouvé par hasard le seul livre écrit par cette Marguerite Porete, écrivaine mystique condamnée au bûcher par l'Inquisition en 1310. Son livre, Le miroir des âmes simples et anéanties, qui s,est rendu jusqu'à nous malgré les autodafés, de même que les actes de son procès, restent les seules traces de son existence.
Stéphanie Jasmin, touchée par les liens ténus mais profonds qui se tissent avec la pensée de cette femme du Moyen-Âge, réalise un portrait cubiste avec les échos suscités chez d'autres femmes qui ont ou auraient pu la croiser, elle ou ses mots. Plus ludiquement, c'est l'exhibition d'un théâtre qui se fabrique sous nos yeux; du corps en mouvement au jeu de masques, et par le frottement de formes contemporaines et anciennes de l'image. L'auteure ne fictionne pas la vie de Marguerite Porete, mais choisit d'en faire vibrer la lointaine présence.
matin re.
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Cette pièce a été créée en fonction d'une mise en scène très particulière – incluant des effets audiovisuels, comme des projections et des enregistrements, ainsi qu'un long numéro de danse contemporaine! – pouvant difficilement être restituée de façon intéressante dans une version papier.
Le sujet, lui, est tout de même intéressant, quoiqu'assez niché! Des personnages historiques sont appelés à témoigner au sujet de Marguerite Porete, la muse à l'origine de ce projet, une mystique brûlée pour hérésie au Moyen-Âge. Car Porete était une femme qui dérangeait l'ordre établi : une femme qui écrivait.
C'est un genre d'essai-documentaire prenant la forme d'une série de monologues, où il est question de condition féminine, de spiritualité et d'histoire de la littérature. La pièce démontre comment, grâce à une filiation de femmes qui lisent et qui écrivent, les écrits de Porete ont pu traverser l'Histoire et parvenir jusqu'à nous, pour trouver écho dans notre époque moderne. Le texte est également suivi d'un petit dossier biographique permettant d'en apprendre davantage sur la vie et la pensée de Porete.
J'ai trouvé cette lecture instructive, mais je ne suis pas convaincue que le théâtre soit le genre idéal pour traiter d'un sujet aussi complexe... Ou peut-être simplement qu'il m'aurait fallu voir la pièce en représentation pour pouvoir l'apprécier pleinement!
Les hauts : Un sujet fouillé et bien documenté, un traitement recherché...
Les bas : Une pièce très "intellectuelle", qui n'est peut-être pas accessible à tous les publics...