Méduse
de Martine Desjardins
Une réécriture féministe
du mythe de Méduse
Genre(s) : roman, contes, réécriture
Date de parution : 2020
Pages : 216
Quatrième de couverture :
On la surnomme Méduse depuis si longtemps qu’elle en a oublié son véritable prénom. Elle marche tête baissée, le visage caché derrière ses cheveux, pour épargner aux autres la vue de ses Difformités – des yeux si horribles qu’ils révulsent les femmes et pétrifient les hommes. Elle-même n’a jamais osé se regarder dans un miroir.
Chassée du foyer familial, Méduse est enfermée à l’Athenæum, un institut pour jeunes filles malformées, qui se dresse sur les bords d’un lac infesté de méduses. Dans les abysses de cet endroit lugubre, où les bienfaiteurs s’adonnent à des jeux cruels avec leurs protégées, elle découvre peu à peu les prodigieuses et redoutables facultés de ses Révoltances.
Le jour où elle en émerge enfin, c’est pour semer la destruction sur son passage. Mais avant de pouvoir se venger des bienfaiteurs qui l’ont humiliée, elle devra d’abord affronter le regard perfide de son ennemi juré – et celui, mortel, de ses propres Abominations.
Martine Desjardins signe ici un récit incendiaire sur la honte du corps, l’oppression et le pouvoir de la féminité. Un renversement des rapports de force qui jette une lumière à la fois crue et raffinée sur la monstruosité.
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Cette réécriture incisive du mythe de Méduse traite avant tout de la sexualité des jeunes filles, qui est à la fois une malédiction et un super-pouvoir! Tandis que les parents de Méduse lui inculquent la honte de son corps et la répression de ses désirs, les hommes veulent la soumettre et l'utiliser, en faire leur jouet. Mais chaque épreuve attise sa haine, la rend plus forte et donne à ses yeux de nouvelles facultés surnaturelles redoutables.
Il n'y a pas vraiment de description de sexe ou de viol, mais le sous-texte pointe clairement dans cette direction tout au long du roman. Tout se joue subtilement dans la métaphore. Il est aussi question d'acceptation de soi, de libération, de prise de pouvoir et de vengeance.
J'ai aimé les images et les champs lexicaux entourant les yeux, les méduses et la mythologie, ainsi que la symbolique très forte s'y rattachant. La répétition de certains éléments m'a rappelé la structure des contes classiques. C'est un très bon roman, très girl power, qui flirte un peu avec l'horreur et qui dérange – ce qui n'est pas pour me déplaire!
Les hauts : Une symbolique puissante, des thèmes forts, une fin satisfaisante...
Les bas : Une intrigue un peu mise au service des concepts qu'elle tente d'illustrer...
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