On n'est pas des trous-de-cul
de Marie Letellier
Une étude anthropologique
qui sort de l'ordinaire...
Genre(s) : documentaire, biographique, classique
Date de parution : 1971
Pages : 200
Quatrième de couverture :
On n'est pas des trous-de-cul raconte l'histoire d'une famille pauvre du Centre-Sud. Celle de Ti-Noir, Monique et leurs enfants. Mais à travers les histoires abracadabrantes des Bouchard, c'est tout un pan de l'histoire populaire du Québec qui se déploie sous nos yeux. À une époque où le joual peine encore à percer les codes de l'écrit, ce travail d'immersion apparaît comme un véritable tour de force.
Presque 50 ans plus tard, Moult Éditions a l'honneur de vous présenter la réédition de cette œuvre marquante, qui se situe quelque part entre le roman et l'étude sociale. Réalisée avec la collaboration de l'autrice Marie Letellier et de son compagnon Jean-Pierre Sauvé, cette nouvelle édition reprend le texte d'origine dans on intégralité, auquel s'ajoutent une préface du sociologue Jean-Philippe Warren, une postface rédigée en 1984 par Letellier pour un projet de réédition abandonné, une entrevue avec les auteurs, ainsi que de nouvelles gravures de Sauvé et des photos de l'appartement où ils ont voisiné les Bouchard.
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Ce livre est tiré d'une thèse d'anthropologie aux méthodologies souvent jugées discutables, réalisée à la fin des années 60 dans un quartier pauvre de Montréal. L'autrice, à l'époque étudiante, s'est installée au cœur du fameux Faubourg-à-m'lasse et s'est faite l'amie de ses voisins pour mieux étudier les mœurs locales... à leur insu.
La démarche se voulait sérieuse, mais à force de relater les déboires d'argent ainsi que les hauts et les bas de la vie conjugale du couple, le livre finit par ressembler à un roman misérabiliste burlesque! C'est une plongée dans un univers méconnu, fait de vie quotidienne, de petits et de grands drames, et de résilience. C'est aussi le portrait d'une certaine époque. L'écriture, très orale, restitue très bien le parler du temps.
C'est une lecture intéressante, même si on se sent un peu voyeur en lisant ça. Le ton n'est pas condescendant, mais il reste que le regard posé sur ces gens vient forcément d'en haut... L'ouvrage soulève bien entendu toutes sortes de questionnements éthiques, qui sont discutés dans la préface et la postface de cette réédition. Qu'on soit d'accord ou non avec les méthodes employées, il demeure que c'est un livre qui ne ressemble à aucun autre et qui permet de découvrir un monde qui autrement nous serait resté inaccessible.
Les hauts : Une incursion rocambolesque dans une univers méconnu, un portrait à la fois romancé et rempli de vérité...
Les bas : Une méthodologie problématique et controversée...