Scellé plombé
de Maxime-Olivier Moutier
Post mortem d'un
couple moderne
Genre(s) : roman
Date de parution : 2013
Pages : 140
Quatrième de couverture :
Une jeune femme qui a réussi sa carrière autant que sa famille, dissèque l'histoire de son couple quand son mari est retrouvé mort foudroyé sur un terrain de golf. Pamphlet ad hominem sur l'amour, Scellé plombé cartographie les malentendus, l'incompréhension et les dialogues de sourds qui jadis étaient utilisés par un homme et une femme pour faire des enfants et se propulser dans l'avenir. Il faut lire Maxime Olivier Moutier comme on lit Sénèque ou Cioran. Il scorie notre histoire collective à travers les méandres de la vie intime, de l'espace ménager, tout en explicitant l'impossibilité contemporaine de faire couple.
Autrefois, on trempait la viande dans du plomb fondu pour qu'elle se conserve plus longtemps... jusqu'à se qu'on découvre que la viande était contaminée par le plomb et empoisonnait ceux qui en mangeaient! Ce mode de conservation, le scellé plombé, prolongeait la durée de vie des aliments, mais était mortel pour ceux qui les consommaient.
Comme son titre l'indique, ce court roman raconte l'histoire d'un couple toxique qui dure trop longtemps. Un couple où les apparences sont préservées, pendant que les silences et les incompréhensions empoisonnent la vie des époux et font pourrir l'amour de l'intérieur.
Le texte est écrit à la deuxième personne, comme un long monologue de la femme s'adressant à son mari décédé subitement, dans lequel elle procède à l'autopsie de leur couple, mort bien avant la disparition prématurée de l'homme. Elle dissèque froidement leur vie commune et expose l'impossibilité de faire durer un amour gangrené par la routine, le stress, les enfants et le travail.
J'ai trouvé le sujet intéressant et bien rendu. Cependant, les personnages sont assez déplaisants et ont des réactions trop exagérées pour qu'on puisse vraiment s'y identifier. Ils ont des problèmes qui vont bien au-delà de la mésentente conjugale, ce qui fait que le propos se perd un petit peu, selon moi. Malgré tout, l'auteur met le doigt sur un bobo considérable et en gratte la croûte méticuleusement, avec pertinence et sans aucune pitié!
Les hauts : Un sujet fort et une plume audacieuse...
Les bas : Des personnages pas très sympathiques...