La séquestrée
de Charlotte Perkins Gilman
Un classique de la littérature victorienne féministe...
Genre(s) : nouvelle, classique, épouvante
Date de parution : 1892
Pages : 99
Quatrième de couverture :
Lorsqu'une jeune mère de famille tombe en dépression, son mari, médecin, sous couvert de soin et d'amour, lui impose de garder la chambre. En réalité, elle subit une séquestration physique et mentale, et sombre peu à peu. Ce roman majeur de la littérature féministe dénonce l'asservissement des femmes au mariage, au foyer et à la maternité.
o
o
Ça faisait longtemps que je voulais lire ce célèbre classique de la littérature américaine, mieux connu sous son titre original : The Yellow Wallpaper. Il s'agit d'un texte féministe en ce qu'il dénonce le traitement condescendant qui était réservé aux femmes qualifiées d'hystériques à la moindre saute d'humeur et infantilisées. La protagoniste de la nouvelle d'une cinquantaine de pages, indûment enfermée par son mari "pour son propre bien", finit par réellement sombrer dans la folie.
Je connaissais déjà les grandes lignes de l'histoire avant de la lire. Ce que je ne savais pas, par contre, c'est à quel point les événements décrits sont creepy ! La protagoniste est persécutée par une présence fantomatique. Ses visions ne sont que la représentation de son propre sentiment d'oppression, mais je ressors de cette lecture avec des images mentales dignes d'un film d'horreur ! J'ai été vraiment saisie par la puissance d'évocation de l'écriture.
Si les motifs sont résolument gothiques – enfermement, folie, "fantômes" –, certains thèmes sont étonnamment modernes et rappellent des enjeux bien actuels, comme la dépression postpartum et la difficulté, en tant que femme, d'être écoutée et crue par les instances médicales. C'est un texte très bien écrit, avant-gardiste et extrêmement efficace. À lire absolument !
Les hauts : Une écriture efficace, des images frappantes, des thèmes modernes...
Les bas : Ça se lit trop vite !
5 raisons de le lire :
1. Parce que c'est un classique à côté duquel il ne faut pas passer...
2. Parce que l'horreur psychologique victorienne féministe est un genre littéraire dont on ne parle pas assez...
3. Parce qu'il ne faut pas sous-estimer les ravages qui peuvent être causés par un mauvais choix de décoration d'intérieur...
4. Pour honorer la mémoire de toutes les femmes qui ont été
injustement enfermées...
5. Parce que les vraies horreur sont souvent bien plus terribles que
toutes celles qu'on peut inventer...
Comments