Kim Jiyoung, née en 1982
de Cho Nam-Joo
Un portrait de la condition
féminine en Corée...
Genre(s) : roman
Date de parution : 2016
Pages : 167
Quatrième de couverture :
Kim Jiyoung est une femme ordinaire, affublée d'un prénom commun – le plus donné en Corée du Sud en 1982, l'année de sa naissance. Elle vit à Séoul avec son mari et leur petite fille. Elle a un travail qu'elle aime mais qu'il lui faut quitter pour élever son enfant. Et puis, un jour, elle commence à parler avec la voix d'autres femmes. Qu'a-t-il bien pu lui arriver?
En six parties, qui correspondent à autant de périodes de la vie de [Jiyoung], Cho Nam-Joo livre une photographie de la femme coréenne piégée dans une société traditionnaliste. Mais Kim Jiyoung est bien plus que le miroir de la condition féminine en Corée : elle est le miroir de la condition féminine tout court.
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Un bestseller coréen sur la condition féminine en Corée du Sud! Il s'agit d'une fiction basée sur l'expérience personnelle de l'autrice, mais aussi sur des témoignages recueillis et des faits divers réels, dans laquelle est brossé le portrait volontairement générique d'une femme ordinaire : Jiyoung est le prénom féminin qui a le plus été donné en 1982. Elle vit à Séoul, grandit dans une famille conventionnelle de la classe moyenne, fait des études, trouve un emploi, se marie, a un enfant puis met sa carrière de côté pour s'en occuper. C'est le parcours typique des femmes du pays, qui en théorie ont accès à plus de choix et d'opportunités qu'auparavant mais qui, en pratique, se retrouvent contraintes de reproduire les anciens modèles, voyant leurs ambitions déçues.
L'histoire est ponctuée de statistiques sur la société coréenne, sur le monde du travail et sur les iniquités subies par les femmes, intéressantes mais pas toujours bien rattachées au texte. En fait, les ficelles sont plutôt visibles! Le fait que le sujet soit présenté sous forme de fiction rend peut-être la lecture plus accessible, mais l'histoire n'est visiblement qu'une excuse pour dénoncer et revendiquer et, en ce sens, manque un peu de "subtilité romanesque". J'ai quand même aimé découvrir les mœurs de ce pays, si différent du nôtre et pourtant semblable. Le regard critique de l'autrice met en lumière un sexisme ordinaire qui m'a semblé par moment un peu trop familier...
J'ai trouvé la fin à la fois insatisfaisante et éloquente. L'histoire se termine abruptement et le lien avec l'élément déclencheur présenté en début de livre m'a paru bâclé. Cependant, le message final est fort : même les hommes les mieux intentionnés et les plus au fait de ce que ressentent les femmes coréennes – en l'occurrence, le psychiatre de Kim Jiyoung – continuent de perpétuer les mêmes modèles injustes sans même s'en rendre compte. La situation est sans espoir!
Certainement un livre à lire si vous vous intéressez aux cultures asiatiques ou à la condition féminine en général.
Les hauts : Un portrait critique et réaliste de la société coréenne actuelle...
Les bas : Un certain manque de subtilité dans la forme...
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