Edie: American Girl
de Jean Stein
La vie tragique d'une starlette
des années 60...
Genre(s) : documentaire, biographique
Date de parution : 1982
Pages : 564
Quatrième de couverture :
Dans les années 60, l'actrice et modèle Edie Sedgwick a traversé le ciel comme une comète sous les yeux d'un public ébloui. Elle semblait alors tout avoir : elle était aristocratique et glamour, jeune et pleine de vie, la superstar d'Andy Warhol. Mais en l'espace de quelques années, l'étoile s'est éteinte aussi vite qu'elle était apparue : avant même de fêter ses vingt-neuf ans, elle est morte d'une surdose de drogue.
Grâce à une éblouissante tapisserie de voix – des membres de sa famille, de ses amis, de ses amants et de ses détracteurs – la trajectoire météorique de la vie d'Edie Sedgwick est brillamment illustrée ainsi que le monde du Pop Art des années 60 : le sexe, les drogues, la mode et la musique – la course folle aux plaisirs et à la célébrité. Sous l'éclat des paillettes et des flashs photographiques se cachait un monde vide et désespéré – comme Edie elle-même et comme son mentor, Andy Warhol. À la fois fascinant, tragique et horrifiant, ce livre fait voler en éclats le mythe américain des années 60. (traduction libre)
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Ce livre raconte la vie d'une icône des années 60 tombée dans la déchéance, une starlette oubliée qui a été une protégée d'Andy Warhol : Edie Sedgwick. L'ouvrage est assez imposant et commence même par une longue description de la généalogie d'Edie, qui vient d'une famille riche et puissante, avec un père caractériel et d'autres personnages hauts en couleurs. L'entrée en matière est un peu longue, d'ailleurs, mais heureusement, le tout finit par devenir intéressant.
Ce qui fait la particularité de cette biographie, c'est sa forme : des dizaines de personnes plus ou moins proches d'Edie ont été interrogées, et le livre est entièrement composé à partir de leurs témoignages, qui alternent, s'entrecoupent et se complètent. La liste des témoins inclut quelques célébrités, dont Andy Warhol lui-même et Truman Capote. Le portrait de la jeune actrice se construit donc par bribes, à travers les yeux des autres.
Ce qui est frappant, c'est que tout le monde adorait Edie, mais personne ne semblait vraiment la connaître. En lisant tous ces témoignages, on constate qu'elle était très populaire, mais il demeure difficile de comprendre pour quelles raisons. On en apprend très peu sur qui elle était vraiment et on en vient à se demander si, en grattant les couches de vernis, on aurait pu découvrir autre chose qu'un vide abyssal. Cette biographie est avant tout une représentation très juste de la célébrité, de la façon dont une personne se retrouve mythifiée jusqu'à ne devenir qu'une image, une idée qu'on se fait d'elle.
Je n'avais jamais entendu parler d'Edie Sedgwick auparavant, et lire la biographie de quelqu'un qui nous est complètement inconnu présente souvent un intérêt limité. Cependant, l'originalité du livre et les nombreuses questions qu'il soulève rendent l'histoire de cette jeune femme étrangement captivante. La partie que j'ai préférée est évidemment celle traitant du milieu artistique newyorkais de l'époque, avec la libération sexuelle, les drogues psychédéliques, le Pop Art, etc. Mais il ne faut pas oublier que sous les procédés littéraires ingénieux et le glam d'un cultissime mouvement artistique, demeure l'histoire infiniment triste d'une jeune fille absurdement sacrifiée sur l'autel de la gloire.
Les hauts : Un procédé riche, original et efficace, le portrait vivide d'une époque, une incursion inédite dans certains cercles restreints...
Les bas : Quelques longueurs...