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  • Photo du rédacteurLibris Addictus

J'ai lu : "La bête creuse"


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La bête creuse

de Christophe Bernard

Une grande fresque

rabelaisienne de la Gaspésie

Genre(s) : roman, historique, humour

Date de parution : 2019

Pages : 717

Quatrième de couverture :

1911. Le village de La Frayère a un nouveau facteur, Victor Bradley, de Paspébiac, rouquin vantard aux yeux vairons. Son arrivée rappelle à un joueur de tours du nom de Monti Bouge la promesse de vengeance qu'il s'était faite enfant, couché en étoile sur la glace, une rondelle coincée dans la gueule. Entre eux se déclare alors une guerre de ruses et de mauvais coups, qui se poursuivra leur vie durant et par-delà la mort. Mais auparavant elle entraîne Monti loin de chez lui, dans un Klondike égaré d'où il revient cousu d'or et transformé. Et avec plus d'ennemis. Il aura plumé des Américains lors d'une partie de poker défiant les lois de la probabilité comme celles de la nature elle-même : une bête chatoyante a jailli des cartes et de le précède désormais où qu'il aille, chacune de ses apparitions un signe. Sous son influence Monti s'attelle au développement de son village et laisse libre cours à ses excès ambition, excentricités, alcool –, dont sa descendance essuiera les contrecoups.

Près d'un siècle plus tard, son petit-fils François, historien obsessionnel et traqué, déjà au bout du rouleau à trente ans, est convaincu que l'alcoolisme héréditaire qui pèse sur les Bouge a pour origine une malédiction. Il entend le prouver et s'en affranchir du même coup. Une nuit il s'arrache à son exil montréalais et retourne, sous une tempête homérique, dans sa Gaspésie natale, restée pour lui fabuleuse. Mais une réalité plus sombre l'attend à La Frayère : une chasse fantastique s'est mise en branle à croire que s'accomplira l'ultime fantasme de Monti de capturer sa bête.

Comédie truculente, parente des Looney Tunes et du tall tale américain, où affleure une mélancolie crépusculaire, La bête creuse dépeint une Gaspésie hallucinée, creuset de prodiges et d'exploits inouïs. Avec ce premier roman, héritier de l'esprit des grandes œuvres comiques, de Rabelais à Thomas Pynchon, de Don Quichotte à Buster Keaton, Christophe Bernard nous offre une fresque foisonnante, une chronique familiale hors-norme, nourrie par l'humour et la langue irréductibles de cette Gaspésie qu'on se raconte encore là-bas, dans les bars d'hôtel ou au large de la baie des Chaleurs.

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Ce roman, c'est comme une histoire de gars saoul de 800 pages de long! Une saga familiale hallucinée qui raconte trois générations d'hommes dans un petit village perdu de la Gaspésie. Tout commence au tournant du 20e siècle par une rivalité triviale et une ruée vers l'or déjantée dans l'Ouest canadien, pour finir par une chasse à l'homme en skidoo sur l'acide pendant une tempête de neige fantasmagorique!

Les thèmes fantaisistes sur fond de néo-terroir et l'oralité de la langue m'ont rappelé les contes de Fred Pellerin, tandis que les personnages complètement à côté de la track et l'humour noir m'ont rappelé La bête à sa mère de David Goudreault. C'est également un genre de réécriture décadente de l'Odyssée d'Homère, qui s'inscrit parfaitement dans la grande tradition littéraire québécoise des antihéros en déroute.

Je ne vais pas vous mentir : ce n'est pas une lecture facile. C'est dense, l'histoire est dure à suivre et il y a des longueurs. Ça m'a pris plusieurs centaines de pages avant d'accrocher, mais l'effort en valait amplement la peine. Les circonvolutions langagières, la déliquescence des personnages, l'histoire qui part en vrille et la démesure de l'ensemble sont incroyablement divertissantes! Le mythe prend vie... pour finir dans le décor quelque part sur le bord de la 132!

 

Les hauts : Une écriture travaillée, unique, amusante et impressionnante...

Les bas : Une trame narrative qui s'étire et s'effiloche dans tous les sens...

 

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